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16 septembre 2019

Cher(e)s ami(e)s de Fariba,

Ce lundi 16 septembre est venue l’échéance de la cagnotte ouverte en sa faveur, pour l’aider à améliorer sa situation en prison et à gérer, à son retour, sa situation rendue difficile par sa détention pendant plusieurs mois.

Grâce à votre générosité, nous avons recueilli 12 590 euros. Cela montre l’implication de notre milieu professionnel, bien au-delà de ses amis les plus proches. Nous voulions vous remercier de tout cœur pour votre geste de solidarité et de soutien. Fariba en sera extrêmement touchée lorsqu’elle pourra en être informée.

Nous aurions aimé vous annoncer de bonnes nouvelles au terme de cette échéance que nous avions fixée, de manière un peu arbitraire, au début de l’année universitaire, avec l’espoir que Fariba aurait alors été de retour parmi nous. Tel n’est malheureusement pas le cas. Les choses n’ont guère évolué en dépit de l’assistance judiciaire dont elle bénéficie désormais grâce aux efforts de l’ambassade de France – bien que celle-ci ne se voie pas reconnaître le droit de visite consulaire – et malgré l’engagement continu et soutenu du Quai d’Orsay et de la présidence de la République. Tout suggère que Fariba est prise en otage, enfin, disons en gage par les Gardiens de la Révolution dans la partie diplomatique serrée qu’ont engendrée le retrait unilatéral des Etats-Unis de l’accord nucléaire et l’aggravation de leurs sanctions contre l’Iran. Il est possible que l’Assemblée générale des Nations-unies, la semaine prochaine, permette, sinon le règlement du dossier, du moins son évolution favorable. Mais rien ne le garantit. Et d’autant moins que d’autres cas d’arrestation arbitraire de chercheurs étrangers ou binationaux sont survenus en Iran. Toutes les conjectures sur le comportement de la République islamique en la matière, et notamment quant à l’arrestation de Fariba, sont ouvertes. Monnaie d’échange pour obtenir la libération de ressortissants iraniens détenus en France et susceptibles d’être extradés vers les Etats-Unis ? Prise de gage pour influer sur la médiation française entre Washington et Téhéran ? Crise de paranoïa de la part des Gardiens de la Révolution ? Tous les scénarios sont envisageables, sauf celui que mettent en avant les autorités iraniennes : atteinte à la sûreté de l’Etat. Fariba n’a aucune activité politique. Elle est entièrement dévouée à son métier de chercheur dont elle a toujours partagé publiquement les fruits en français, en anglais et en persan. Elle n’est rien d’autre qu’une prisonnière scientifique, et il est triste de savoir que la science nuit à la sûreté de la République islamique.

Nous sommes convenus avec la cellule de crise du Quai d’Orsay des modalités d’acheminement des frais de cantinage au fur et à mesure que l’ambassade de France à Téhéran pourra les mettre en œuvre, dans un contexte carcéral très contraint – concrètement, pour des raisons de procédures de comptabilité publique, il sera plus commode de rembourser cette dernière ex post – et nous espérons surtout que la somme récoltée grâce à votre générosité permettra d’accompagner le retour en France de Fariba. Si cela s’avère nécessaire, nous utiliserons également cette cagnotte pour engager des actions de mobilisation en faveur de sa libération, dès lors que nous aurons la certitude que ces dernières ne gêneront pas les efforts diplomatiques de la France. Les concertations que nous avons eues avec la communauté scientifique internationale à ce sujet nous ont en effet appris qu’il convenait d’être très prudents et que des protestations publiques peuvent s’avérer contre-productives au dire même d’universitaires ayant traversé en Iran les mêmes épreuves que Fariba.

A la fermeture de la cagnotte, ce soir, la somme récoltée sera virée sur le compte bancaire 821005053 de la Bred Banque populaire, dédié à notre solidarité avec Fariba.

Nous utiliserons les coordonnées que vous nous avez fait parvenir à travers cette plate-forme pour vous tenir au courant de nos actions et des informations dont nous disposons. Mais, dans l’immédiat, nous voulons surtout vous exprimer, en notre nom et en celui de notre amie commune, notre immense reconnaissance.

Le FASOPO

www.fasopo.org


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Sandrine Perrot (16 septembre 2019). 16 septembre 2019. Fariba Adelkhah & Roland Marchal Support Committee. Consulté le 11 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/oolk


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