Trois ans déjà. Le 7 juin, soyez présents avec nous pour Fariba Adelkhah et d’autres…

Le 5 juin 2019 Fariba Adelkhah et Roland Marchal ont été arrêtés à l’aéroport de Téhéran. Roland Marchal a été échangé contre un ingénieur des Gardiens de la Révolution, le 20 mars 2020, ce qui ne change rien à l’iniquité qu’il a dû subir.

Fariba Adelkhah est toujours emprisonnée à Evin, sous le coup d’une peine de cinq ans de prison décidée à son encontre sans procès ni défense digne de ce nom, sur la base d’accusations loufoques et conformes au prêt-à-condamner habituel des impératifs de la “sécurité nationale”. Assignée à résidence le 3 octobre 2020, elle a été réincarcérée le 12 janvier 2022 sous le prétexte fallacieux de son non-respect des modalités de son contrôle judiciaire – argumentation spécieuse qu’une partie de la presse française a malheureusement reprise à son compte sous l’influence de la campagne de presse insidieuse que l’ambassade d’Iran à Paris a instillée. En réalité la procédure habituelle en matière de violation des règles du contrôle judiciaire n’a pas été respectée, l’autorité en charge de celui-ci n’a jamais demandé la réincarcération de Fariba Adelkhah, et la décision, précipitée, a été d’ordre strictement politique sans que l’on connaisse les parts respectives des considérations “diplomatiques” et de la rivalité entre les différents services de sécurité de la République islamique qui l’ont provoquée.

Tout cela, de toute manière, nous est indifférent. La seule réalité qui vaille est l’injustice absolue de l’emprisonnement de Fariba Adelkhah dont l’unique tort est d’avoir exercé son métier de chercheuse en toute indépendance et en toute rigueur, de manière déontologiquement irréprochable. C’est ce qui nous a immédiatement conduit à voir en elle une prisonnière scientifique, pour des raisons politiques qui nous sont étrangères, à elle comme à nous.

Nous devons donc, à nouveau, célébrer le triste anniversaire de son arrestation. Le troisième. Or, les choses n’ont cessé de s’aggraver pour les libertés scientifiques et culturelles depuis trois ans, tant au Moyen-Orient qu’en Inde, en Chine, aux Etats-Unis, en Europe même, comme nous n’avons cessé de le dénoncer dans différents articles. Dans son appel de janvier 2020 à Ebrahim Raïssi, alors chef du pouvoir judiciaire, aujourd’hui président de la République islamique, Fariba Adelkhah demandait explicitement que son cas ne soit pas dissocié de celui de ses collègues d’infortune, tant en Iran que dans le reste du monde. Aussi est-ce rester fidèle à ses préoccupations et au sens de son combat que d’associer à l’hommage que nous lui rendrons, le mardi 7 juin de 18h à 20h30 – à l’Institut historique allemand de Paris, 8 rue du Parc-Royal, dans le IIIe arrondissement – les noms emblématiques d’Osman Kavala, emprisonné en Turquie depuis 2017, et de l’ONG russe Memorial, définitivement dissoute au début de l’année. Des noms symboliques qui doivent nous rappeler que des milliers d’artistes, d’intellectuels, d’enseignants, de chercheurs sont, de par la planète, victimes de la répression politique. Venez nombreux pour leur exprimer notre solidarité à travers la musique, la danse, la littérature, le théâtre.

Fariba, Osman, Memorial – et beaucoup d’autres…

Leur combat est le nôtre : défendons les libertés scientifiques et culturelles !

Institut historique allemand

8, rue du Parc-Royal – Paris 75003

7 juin 2022

18h – 20h30

Un événement organisé par le comité de soutien à Fariba Adelkhah,

avec le soutien de la Ville de Paris, de Sciences Po et de l’IHA

Accès libre, dans la limite des places disponibles

Accueil à partir de 17h45

18h – 18h15 : Introduction musicale et danse, par Hande Topaloğlu, Vaskén Solakian, Bilal Alami et Gilles Andrieux

18h15 – 18h30 : Mots d’accueil de :

·       Béatrice Hibou et Jean-François Bayart au nom du Comité d’organisation

·       Thomas Maissen, directeur de l’IHA

·       Bénédicte Durand, rectrice déléguée pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation de la région académique Ile-de-France

·       Marie-Christine Lemardeley, adjointe à la Maire de  Paris chargée de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Vie étudiante

18h30 – 18h35 : Musique

18h35 – 18h50 : Hommage à Osman Kavala, fondateur de Anadolu Kültür et du Depo, défenseur des libertés culturelles, arrêté en 2017, et condamné à la réclusion à perpétuité sans possibilité de remise de peine par la « Justice » turque, en avril 2022

·       Intervention de Ahmet Insel, professeur émérite des Universités (Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne et Université de Galatasaray) et lecture de “Les arbres de Gezi”, d’Osman Kavala

·       Lecture de textes de Yaşar Kemal et d’Albert Camus par Jean-Louis Rocca (Sciences Po, CERI)

18h50 – 19h00 : Musique

19h00 – 19h30 : Hommage à Memorial, ONG russe définitivement dissoute par décision de « justice » en janvier 2022, à la veille de l’invasion de l’Ukraine 

·       Interventions de Natalia Morozova (Memorial) et Ioulia Shoukan (Université de Paris Nanterre)

·       Interprétation chantée de textes de Lessia Oukraïnka par Maryna Voznyuk

19h30 – 19h40 : prise de parole de Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po

19h40 – 19h50 : Musique

19h50 – 20h15 : Hommage à l’anthropologue Fariba Adelkhah, directrice de recherche à Sciences Po – CERI, prisonnière scientifique depuis le 5 juin 2019 et otage de la « Justice » iranienne

·       Shofoga Arwin, Maryam Sepehr et Maryam Yousoufi dans un extrait de « Kaboul, le 15 août 2021 » : un projet solidaire du Préau-CDN de Normandie Vire, de La Comédie de Caen-CDN de Normandie, du CDN de Rouen et de la Scène Nationale d’Evreux, sous le regard de Lucie Berelowitsch, Marcial di Fonzo Bo et Brice Berthoud.

20h15 – 20h30 : Musique et danse

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